C’est une tradition, le mardi est le jour le plus « facile ». Le lundi, il y a le stress de la reprise, il y a le poids de la non-sportivité durant les semaines d’été qui ont précédé, mais le mardi, rien de tout cela.

On arrive avec encore du jus (du moins, au début), une grosse envie, le lundi a relancé la mécanique, on se sent fort et on va renverser des montagnes. Enfin, jusqu’à ce qu’un type bizarre là-bas tout devant nous dise « allez, on court ! » et là, soudain, plus de jus, panne de batterie, piles à plat, et douleurs partout.

Mais qu’importe : c’est notre sport, notre camp, j’suis volontaire et un peu masochiste, j’ai signé pour le camp, j’y vais ! Et au bout d’un moment, effectivement, les muscles se réveillent, sont chauds, et tout rentre dans l’ordre. On verra bien demain… Et on y arrive. La motivation est là et le courage aussi.

La balle devrait arriver là, donc…

Bref, comme c’est donc mardi, c’est donc bien la journée la plus facile. Enfin – dirons-nous, c’était. Car à voir l’état de nos chères « têtes blondes » comme on disait il y a un demi-siècle, on pourrait avoir des doutes. En revanche, les parents sont tout content : encore quatre jours la paix royale à la maison, à binge-watching Netflix ou à enfin rédiger ce rapport si complexe en travail à domicile. Ou à ne rien faire, un bon mojito dans les mains.

Notre mardi au camp a été marqué par des visiteurs. Tout d’abord, Virginia notre entraîneure argentine favorite, est venue faire un tour voir si on était toujours là. Son opération semble s’être bien passée et elle marche sans cannes, c’est une chance. On espère la revoir bientôt à plein temps. Yeans Bernal nous a aussi visité. Mais qui c’est, lui ? C’est l’entraîneur cantonal genevois. Ancien international cubain, Yeans est la gentillesse personnifiée. C’est lui qui gère les sélections cantonales, les tests « piste » (qui permettent, paraît-il, de détecter les talents – ce serait intéressant de demander aujourd’hui aux talents réels s’ils avaient été détectés à l’époque…), etc. Donc un personnage important. Il a aussi un œil sur les formateurs et nous apporte souvent des conseils.

C’est bon, je gère, celle-là est pour moi !

L’après-midi, et contrairement à lundi, le Léman fut calme et on a pu pratiquer sur des planches normales. Comme le beach le matin avait aussi connu une belle matinée ensoleillée, les participants aux deux activités hors-les-murs sont rentrés avec des coups de soleil. Pardon – les encadrants sont rentrés avec des coups de soleil. Les participantes, elles, ont lu les consignes et s’étaient bardées de crème solaire, elles. Comme quoi on n’est jamais prophète dans son propre camp.

Pour autant, la journée s’est terminée dans la bonne humeur. Comme lundi, le physio était de passage en fin de journée et il a pu regarder quelques bobos. Rien ne semble très grave pour le moment et les petits pois sont toujours rangés dans le congélateur. Quel rapport ? Simple : on utilise des paquets de petits pois surgelés pour appliquer de la glace (par exemple sur une entorse) car les petits pois prennent bien les formes bizarres comme une cheville ou un poignet. Subtile, non ? Et moins cher… certes, mais ce n’est pas la raison principale.

Comme chaque jour, le mardi se termine par ce que nous appelons « le retour au calme ». Il s’agit en réalité de détendre la musculature, de tenter de libérer un peu d’acide lactique de leurs petits muscles, et de les détendre – le volley est un sport stressant. Bon, évidemment, tenter de faire un truc calme avec soixante adolescentes tient de la gageure, mais on essaye chaque fois, on est insubmersibles. Surtout que c’est sans écran. Tout une histoire, quoi. L’autre problème du retour au calme, c’est qu’en principe, pour relaxer, on demande aux joueuses de retirer leurs chaussures. Et qu’ensuite, on est obligés d’appeler la REGA pour avoir un hélicoptère pour ventiler les lieux. On avait envisagé les masques à gaz, mais comme plusieurs des entraîneurs sont barbus et que le masque les protège mal, on y a renoncé (oui, oui, certains d’entre eux ont même fait du service militaire… ce truc du siècle dernier…).

Fin de journée… les participantes sont rendues à leurs parents respectifs – sauf quelques-unes qui aiment tellement la salle qu’elles traînent encore dans les couloirs. On a les noms…